Description
Arrondir les angles du cubisme. J’ai peint le Tableau avec cette phrase en tête. Drôle d’idée. Peut-être. La femme n’occupe pas tout l’espace pictural ; le haut de sa tête n’est pas représenté. Son visage, entre mélancolie et douceur, est maternel. Protectrice, dans la force et l’expression des lignes courbes, elle enveloppe tout un monde. Elle semble assise, avec la tête d’un homme-paysage à ses pieds « devancé » par une femme enceinte. Il est question de naissance et de destin. L’homme est déjà dans la vie avec un regard absent, ou dans la lune. Le nouveau-né, en bas, à droite, fait penser à la représentation d’un emmaillotage, même si aucun tissu ne vient le signifier clairement, à la différences, par exemple, des Tableaux de Georges de La Tour. L’histoire de cette pratique marquante fait comprendre que le « bébé-momie » est maintenu bien droit pour couper court au « réalisme animal » de la naissance et lui donner l’humanité d’un corps tenu qui pourra plus tard se tenir debout. Dans le Tableau, la nature est également présente. Entre flore et faune en couleurs. Plus qu’un décor. Une invitation au regard qui prend son temps.